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a*5a [i583] journal
la simonie de son pere, lui auroit remis l'abbaye pour en pourvoir quelque personne ; et que le Pape voyant son bon zele, et averti'de sa bonne vie, lui auroit donné nouvelle provision de l'abbaye, en lui enjoignant, sous peined'inobédience, de l'accepter et y faire son devoir. A quoy il fut contraint d'obéir, et puis revint en soe abbaye qu'il réforma, et y introduisit soixante-dix religieux , au lieu de dix qu'il y avoit auparavant. Le Roy l'ayant fait venir à Paris, voulut le retenir aupres de lui; mais le bon abbé s'en excusa, disant que puisqu'il avoit plu à Dieu et au Saint-Père de le commettre à la garde de la bergerie de Feuillans, il ne pouvoit en saine conscience mieux faire que de faire la veille sur son troupeau.
Le dimanche 7 d'août, le baron de Viteaux et le jeune Millaud, sur les huit heures du matin, dans le champ derriere les Chartreux, se battirent nuds en chemise ; et fut tué Viteaux, qui avoit été le meurtrier du pere de Millaud en 1571, devant l'hôtel de Nesle.
Le lundy huitieme jour d'août, la reine de Navarre, après avoir demeuré en la cour l'espace de dix-huit mois, partit de Paris par le commandement du Roy, pour en Gascogne retrouver le roy de Navarre son mary, par commandement du Roy réitéré par plusieurs fois, lui disant que mieux et plus honnêtement elle seroit près son mary qu'en la cour de France, où elle ne servoit de rien. De fait, partant ledit jour, elle s'en alla coucher à Palaiseau, où le Roy la fit suivre par soixante archers de sa garde, sous la conduite de Larchant, qui la vint chercher jusques dans son lit, et prendre prisonnières la dame de Duras et la demoiselle de Bethune, qu'on accusoit d'incontinence et d'avortemens procurés.
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